De plus en plus recherchés par les entreprises, les cadres sont désormais à l'affût des belles opportunités d'emploi. Seule ombre sur leur année 2018 : la réforme à venir du statut.
Qu'ils soient managers ou experts, le temps est au beau fixe pour les cadres. Le 17e baromètre Cadremploi-Ifop vient confirmer les chiffres de l'Apec ainsi que les prévisions des chasseurs de têtes et cabinets de recrutement spécialisés . Les cadres sont de plus en plus en plus nombreux sur le marché : leur nombre a augmenté de 50 % en 20 ans, pour atteindre les trois millions fin 2017. Et ils n'ont également jamais été aussi recherchés par les entreprises. Le turn-over a même atteint en 2017 un niveau record, supérieur à 8 %.
Le marché est en tension dans de nombreux secteurs, plus seulement dans le numérique. Ingénieurs et commerciaux s'arrachent. « Huit cadres sur dix se sentent bien dans leur entreprise », observe cependant Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l'Ifop. « Ils apprécient avant tout l'intérêt de leurs missions, l'ambiance au travail et l'équilibre entre la vie privée et la vie professionnelle. » Si un tiers des cadres souhaitent rester à leur poste, ils sont de plus en plus nombreux à songer à quitter leur entreprise aujourd'hui : 45 % sont ouverts aux opportunités de carrière, et 9 % en recherche active. « L'optimisme des cadres se situe à un niveau jamais atteint depuis 2008 », analyse Frédéric Dabi. « C'est particulièrement vrai pour les plus jeunes et pour ceux dont le salaire est supérieur à 50.000 euros annuels. » Désireux de changement, les cadres n'en sont pas moins exigeants. Au cours des six derniers mois, 59 % avaient consulté des offres d'emploi, 31 % y ont postulé, et 27 % ont passé au moins un entretien. Pour finalement, dans 42 % des cas, décliner l'offre proposée ! Un taux qui n'a jamais été aussi élevé… « Les cadres sont à l'affût du marché et des opportunités, bien plus que les années précédentes », résume Frédéric Dabi. Cependant, les salaires ne décollent pas encore. Les entreprises n'ont pas toutes pris conscience de la nécessité d'attirer et de fidéliser les talents. « Les tensions du marché n'impactent pas encore les comportements, observe Frédéric Dabi. Mais nous sommes peut-être à l'aube de mobilités très importantes. »
Inquiétudes sur le statut
Autre enseignement de l'étude : les cadres font part de leur attachement au statut. Ils sont 79 % à estimer qu'il existe une différence réelle de traitement entre eux et les non-cadres. Ils définissent leur statut à 80 % par les responsabilités, et à 72 % par l'expertise. Enfin, 71 % le trouvent valorisant. Or l'Agirc, régime de retraite complémentaire des cadres fusionnera en janvier 2019 avec l'Arrco, retraite complémentaire des salariés non-cadres du secteur privé. L'affiliation au régime de retraite définissait jusqu'à présent le statut du cadre, lequel se révèle de moins en moins manager et de plus en plus expert. Le gouvernement a ouvert des négociations avec les organisations syndicales afin de réformer et redéfinir le précieux statut. Pour 54 % des principaux intéressés, cette réforme est nécessaire. Ils sont 61 % à juger qu'elle permettra de mieux définir leurs conditions de travail, et 46 % qu'elle facilitera leur mobilité professionnelle. Mais elle est aussi une source d'inquiétude pour 60 % d'entre eux. Ils sont enfin 67 % à estimer qu'elle va fragiliser leur protection sociale.
Interrogés sur les éléments qui permettraient de définir leur statut rénové, 52 % mettent en avant les compétences managériales et techniques, 44 % leurs responsabilités de managers, 46 % l'autonomie dans la gestion des projets et 31 % le niveau d'études. D'autres critères sont moins évoqués : le niveau de salaire, l'expérience professionnelle significative, l'exercice d'une fonction de direction ou la responsabilité pénale engagée dans la mise en oeuvre des missions.
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